Les "other styles" avec Nunès sensei
Un stagiaire Sud- africain et Muriel
Les différents sensei qui nous encadrent s'emploient, par la parole (en anglais) et par les gestes, à nous faire découvrir leur école, ses spécificités et sa progression pédagogique. Et c'est à travers les actes et les démonstrations que nous sommes convaincus de l'excellence de leur ryù. Ainsi nous avons découvert kakie, qui peut se définir comme une forme spécifique de poussée de mains (tui shou). Kakie évolue selon le niveau du pratiquant et peut se poursuivre par un intéressant travail en goshin jutsu (défense personnelle).
Les inscriptions terminées, le stage commence enfin. De nombreux groupes, en fonction du niveau des participants, sont constitués. Nous sommes quelques peu chanceux puisque le groupe baptisé "other styles", dont nous faisons partie, ne comportera que de 6 à 12 membres selon les jours. Nous ne pouvons que louer l'accueil que réserve l'I.O.G.K.F. aux pratiquants des autres écoles de karaté. Quant à l'encadrement, il est à la hauteur de l'événement, avec des experts du 6ème au 10ème dan !
Quatre maîtres, chaque jour.
A l'occasion du 1er jour, maître Higaonna souhaite la bienvenue à tous et insiste sur la nécessité de s'hydrater correctement pour préserver sa santé. En effet, le climat tropical de l'archipel peut être une source de déshydratation importante. Higaonna sensei n'oublie pas les pratiquants des autres styles que nous sommes. Il explique que si la forme de karaté diffère selon les écoles, les principes restent les mêmes. Nous allons pouvoir le vérifier lors de la semaine à venir.
Une journée de stage débute invariablement à 9h00, par un échauffement dirigé par Higaonna sensei, pour tous les stagiaires, encadrement technique compris. Le rythme est élevé, les exercices variés permettent de travailler des principes fondamentaux du karaté. La musculation n'est pas absente du programme : pompes okinawaïennes sur les poings, squats suivis de mae geri, séries de tsuki en shiko dachi… La salle est climatisée et nous ne souffrons pas trop de la chaleur. Après ¾ d'heure d'exercices, première pose avant d'enchaîner trois cours d'une heure, avec trois experts.
Puis les katas, bien sur !
Avec pour débuter, le premier d'entre eux, Gekisai dai ichi, et ses bunkai qui varient selon les experts. Puis Kururunfa, beaucoup plus difficile, puisqu'il est enseigné à partir de 4ème dan, et toujours des bunkai variés. Nous notons que la recherche du combat rapproché est systématique. Notre attention est portée sur les sensations tactiles, le placement du corps, le relâchement, le kime, l'orientation du corps par rapport à l'adversaire…
Terauchi sensei, 8ème dan, nous initie au kata Sanchin, pierre angulaire des écoles Goju ryù. L'enseignement est on ne peut plus direct; nous ne sommes plus que six stagiaires dans notre groupe ! Maître Terauchi corrige, positionne un poing. Il me touche un muscle du dos pour me faire prendre conscience de l'intérêt d'une forme particulière de hikite, il me frappe le poing en teisho uchi pour vérifier l'alignement articulaire de mon tsuki.
Le cours suivant, Maître Higaonna nous explique la manière de placer sa respiration sur Sanchin. Il nous fait ensuite travailler diverses torsions de doigts, toutes plus efficaces les unes que les autres. Enfin, il nous propose un travail sur la distance en ippon gumite.
Outre les deux maîtres précédemment cités, nous suivons les cours des sensei Laubscher, Yamashiro, Larsen, Nunès, Molyneux, Andrews et Nakamura.
C'est donc en souriant que nous repensons à nos craintes du printemps. Ce stage est véritablement exceptionnel par sa démesure et surtout par la qualité de l'enseignement qui y est dispensé.
Tous les 4 ans, l'I.O.G.K.F. organise un entraînement martial (Budosai) qui regroupe la plupart des pays adhérents de la fédération.
Ce stage se tient à Naha, dans un splendide bâtiment, entièrement dédié aux arts martiaux, le Budokan.
Le premier jour du stage, nous devons partager le lieu avec des enfants qui participent à une compétition kata. C'est l'occasion d'observer les différents styles. Quant au niveau des compétiteurs, il varie selon les groupes et va de l'excellent au moyen. Nous remarquons tout de même le dynamisme important présent chez la plupart des compétiteurs.
Ce n'est pas sans une petite inquiétude que nous nous sommes inscrits au Budosai en avril 2008. Comment allions-nous apprécier un tel rassemblement, de plus de 500 participants, de 29 nationalités différentes, dans un style que nous connaissons si peu ?
Droits réservés - Photos et vidéos : Muriel et Stéphane Fauchard - Xavier Servolle