La filiation : Kyan Chotoku, Nakazato Joen, Sato Yoshitoshi
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Après le décès de Kyan, son karaté survit grâce à deux de ses élèves, Shimabukuro Zenryo et Nakazato Joen. C'est ce dernier, qui crée le l'Okinawa Shôrinji ryû et que Sato Sensei est venu voir, à Chinen (Okinawa), alors qu'il recherchait les racines du Karate-dô.
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Lors de cette série de stages, Sato sensei nous a donné un aperçu du Shôrinji ryû, à travers quatre des huit katas enseignés dans son école :
Ananku, le kata de base de l'école.
Passai, une forme ancienne de Bassai qui remonte à Matsumura Sensei, voire qui est peut-être plus ancienne.
Seisan, dans une forme plus riche de Hangetsu.
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Sato Sensei ne s'est pas contenté de nous présenter des formes (katas). Il nous a révélé des applications (bunkai) efficaces, fait travailler en kata gumite.
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L'école Shôrinji enseigne un kata de bâton (bo), Tokumine no Bô. Il s'agit du tokui gata (kata préféré) de Sato Sensei. La prestation du Maître fut éblouissante de dynamisme, de rapidité et de précision.
Bien que peu développée, l'école de Sato Sensei permet de prendre la mesure de ce qu'est l'Okinawa Dento Karate.
 
Aligato gozei masu Sensei !
(merci beaucoup Sensei)
 

Photos : Tonio Battistini, Xavier Servolle et S. Fauchard
Kyan Sensei
Eric Fournier, Stéphane Fauchard et Sato Sensei
Le travail du Bô
 








Tokumine no Bô
 
Le tokui gata de Sato Sensei
Passai
 

Projection dans un bunkai
Grâce à cet entraînement rigoureux, Kyan acquiert des qualités mentales et physiques. Il développe un style basé sur l'esquive et les frappes aux points vitaux. Sa vie est jalonné de bagarres, voire de décès. Son efficacité est légendaire et prouvée.
Sa mort est héroïque : il se laisse mourir par privation de nourriture en 1945, après la terrible bataille d'Okinawa (150 000 morts côté japonais), alors que commence 30 ans d'occupation américaine. Il aurait à cette période donné ces rations de nourriture à des enfants indigents.
Si tu ne vas pas à Fukuoka...
 
Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter Eric Fournier, le représentant de Sato Sensei en France.
http://www.karateaubenas.net/
… Fukuoka viendra à toi !
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Encore fallait-il faire l'effort de se déplacer à l'un des trois stages organisés pour la venue de Sato Sensei.
Et les karatekas français ont répondu à l'appel, puisqu'ils furent environ 300 à participer à l'une de ces rencontres, à Thionville (57), à Aubenas (07) ou à Blois (41). A ces occasions, ils ont pu découvrir un maître japonais, pratiquant un authentique karaté d'Okinawa (Okinawa Dento Karate).
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Sato Sensei est le Kancho (directeur technique) du Seishinkan, le dojo qu'il a créé en 1994. Il représente le Shôrinji ryû, le karaté de Kyan Chotoku.
Kyan Sensei, le gardien du karaté authentique
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Kyan Chotoku est né en 1870. Son père, Kyan Chofu, était le Chambellan (1er ministre) du dernier roi des RyûKyû, Sho Tai.
Pour renforcer le physique de son fils, il lui fait donner une éducation martiale par les meilleurs experts de Tode (karaté), qui se trouvent pour la plupart dans l'entourage immédiat du Roi; ils font parties bien souvent de la garde rapprochée du suzerain (Oyadomari, Matsumora) ou dirige même cette garde (Matsumura).
Kyan a donc bénéficié de l'enseignement des meilleurs experts de l'époque, dans différents styles, à l'exception notable de Itosu Yasutsune.
 
Lors de la réunion des Maîtres du Tode, le 25 octobre 1936, il fut un fervent (le seul ?) opposant à l'évolution vers le karaté de Gichin Funakoshi.
Il refuse le karategi, le nouvel idéogramme, les Pinan (Heian). Cette opposition explique pourquoi son nom est peu connu de la plupart des karatekas.
Les familles Shôrin et Shôtôkan l'ont volontairement « oublié ». Kyan fut le seul à s'opposer à l'évolution, imposée par Itosu, vers une pratique privilégiant l'éducation physique.
Droits réservés  -  Photos et vidéos : Muriel et Stéphane Fauchard - Xavier Servolle