Au menu, udon, sashimi, tofu, soba, nihonshu et vin de Bordeaux
Malgré les difficultés de communication, le travail reste très précis.
Fuse sensei dans son dôjô
Une dernière surprise
Le cours se termine. A l'aide de petites serviettes de toilette nous nettoyons le sol. Un exercice excellent pour renforcer les hanches selon Fuse sensei . Nous nous changeons et alors que j'attends Muriel partie s'habiller dans un petit local, les élèves installent une toile sur le sol du dôjô. La femme du sensei a préparé un repas auquel nous sommes conviés. Le cours n'est donc pas vraiment fini. Nous mangeons un excellent udon, buvons, discutons technique, de nous-même, du karaté.
La vie, quoi !
L'esprit d'Okinawa
Fuse sensei parle de force (chikara), du travail des hanches (koshi), du tanden.
Il insiste sur les déplacements, la distance, le travail du corps, le relâchement et encore l'utilisation de la force.
Puis il me mène au sac de frappe. Ses frappes sont puissantes. Il me démontre la plus grande efficacité des frappes main ouverte (teisho ou shotei) en situation de corps à corps. Nous travaillons ensuite la poussée de la jambe arrière dans la frappe.
Je suis un peu gêné, l'entraînement tourne au cours particulier. Et ses élèves ? Ceux-ci travaillent entre eux, Masoko une élève du dôjô a pris en charge Muriel. Usui, pose une question. Fuse sensei démontre et explique à nouveau. Nous retrouvons l'esprit du karaté d'Okinawa qui nous avait tant plu et surpris en juillet 2008 : rigueur et bienveillance.
De mon âme à ton âme (I shin de shin)
Puis tout s'enchaîne. Fuse sensei me demande de l'attaquer en tsuki (poing) ou en geri (pied). Pour chaque technique pratiquée en kihon, pour chaque séquence de Passai, il me montre trois, quatre voire cinq applications différentes, toutes très réalistes. Après 20 bonnes minutes de démonstration, je reprends avec les autres élèves ce que je viens de voir. Trois groupes se sont constitués. Le maître passe des uns aux autres, corrige, insiste sur un point important.
Shuto uke vs kakete
Le cours commence par les saluts. Puis Fuse sensei nous explique que dans son école Shôrin, il pratique 7 katas présents en Shôtôkan. Nous débutons avec les kihon. Les différentes techniques de bases sont exécutées une dizaine de fois chacunes. Fuse sensei pratique, observe, conseille.
Puis le kata. Nous passons un par un. Ses élèves présentent Passai. Quant à moi j'exécute Bassai dai. A peine ai-je terminé que les commentaires fusent du côté japonais. Ils s'interrogent sur une technique qu'ils trouvent pour le moins étonnante : shuto uke. Dans Passai, ils font kakete, une technique de crochetage et de saisie à la place de shuto uke. Fuse sensei leur donne quelques explications. Puis il me demande quels sont mes bunkai (applications avec partenaire) sur cette technique. Avec Muriel dans le rôle de tori je lui en propose trois différents.
Une quinzaine de jours avant notre départ, mon ami Eric nous propose de découvrir un petit dôjô qu'il fréquente lorsqu'il est à Tokyo. Je suis enthousiaste !
La salle se trouve à Nerima, en périphérie de la ville. Le dôjô n'est pas facile à trouver puisqu'il n'est pas signalé, mais avec avec l'adresse et Google maps... Enfin, lorsque le plan est tenu à l'endroit ! Aussi fallut-il demander à deux reprises notre chemin et, après 30 minutes de marche, nous sommes devant la maison de Fuse sensei. Son dôjô occupe plus de la moitié du rez-de-chaussée de sa demeure.
Un dôjô familial
Nous avons quelques minutes d'avance et nous sommes accueillis par le maître des lieux. Il vient de terminer un cours pour six enfants du quartier. Ceux-ci rigolent en nous voyant et se présentent en anglais. Quelques rudiments de nihongo (japonais) me permette de nous présenter et d'offrir un omyage (cadeau pour notre venue). Les japonais se font énormément de petits cadeaux.
Le dôjô est superbe ! De petite taille, son sol est un parquet de chêne aux lattes épaisses et chanfreinées. Il comporte un makiwara et un sac de frappe énorme.
Les élèves arrivent les uns après les autres. A chaque fois le même rituel, un salut en seiza. Nous nous changeons dans le dôjô.
L'échauffement est libre. Nous en profitons pour échanger quelques mots avec les autres élèves : nos grades, nos styles...
Droits réservés - Photos et vidéos : Muriel et Stéphane Fauchard - Xavier Servolle